vendredi 31 août 2007

Bolivie : Potosí

Coucher de soleil à Potosì sur la Plaza del Estudiante

Les mineurs mâchent de la feuille de coca avant d´entrer dans la mine

En discussion avec les mineurs : il n´y a qu´une photo, alors pardonnez le cadrage !

L´enfer sous terre, avec les foulards pour protéger !

Après 5 heures dans la mine, c´est l épuisement ...

Expérience karaoké en Bolivie : à Potosì, tout le monde ne jure que par le karaoké !


D´Uyuni a Potosi en serpentant dans l´altiplano

D´Uyuni, aucune route asphaltée ne va à Potosì (ville de 150 000 habitants tout de même). L´autobus emprunte emprunte donc un chemin de terre qui zigzague dans les montagnes, croisant troupeaus de lamas, montagnes multicolores et petits villages isolés de tout. Le final de l´étape après 3 heures de route nous mène à la ville minière de Potosí située à 4070 mètres d´altitude (ville la plus haute de Bolivie).

Potosí, ville la plus riche des Amériques ... au XVI ème siècle ...

Les mines d´or et d´argent qui recouvrent le cerro rico, montagne surplombant la ville, ont fait la richesse de l´empire espagnol au XVI ème siècle. Même si l´age d´or est passé, il y a toujours une expression qui dit "vale un potosì" ce qui veut dire "ca vaut cher". Du coup, les espagnols ont construit une ribambelle d´églises (40 au total) et une belle place centrale comme ils savent le faire.

Les mines

Mais l´Attraction de Potosì, ce sont les mines, toujours ouvertes et maintenant accessibles aux touristes. On est prévenus que les conditions sont très dures mais on est quand même sous le choc au bout de la visite : Des mineurs qui travaillent dans l´obscurité complète, en poussant des wagonnets de mineral à la main, dans une poussière omniprésente et une chaleur suffocante, en rampant dans des conduits minuscules au milieu du danger des explosions de gaz et des eboulements. J´ai cru reconnaitre les conditions que Zola a rendu célèbres dans Germinal ! Ou peut-être était- ce plus humain dans Germinal ...

L´atmosphère est aussi un peu bizarre, même un peu malsaine je dirais entre les mineurs qui luttent en machant des feuilles de coca pour supporter les conditions, et les touristes qui viennent là pour "visiter" et prendre des photos ... Accompagnés d´un guide, au détour d´une galerie, on rencontre un groupe de 6 mineurs. On s´asseoit tous en cercle et on discute un peu de la mine, des conditions, de la ville, de tout et de rien ... le tout en célébrant la fin de la semaine avec de l´alcool que l´on ne boirait pas en france ... De l´alcool presque pur, à 98% et qui est vraiment ce que l´on trouve en pharmacie en France sous le nom d´alcool à brûler ! Je suis pour ma part un peu gêné de cette rencontre et ne participe pas vraiment à la conversation : les mineurs parlent en quechua entre eux (langue des indiens du Pérou et de Bolivie) et le guide fait l´interprète en espagnol.

Les mineurs ont une espérance de vie de 50 ans et meurent la plupart de silicosis, à force d´inhaler la poussière des mines. Le guide nous demande si on veut essayer leur travail pour voir et donc on se met à envoyer des pelletées de pierres dans un sac en cuir qui remonte plein et redescend vite à travers les galeries. La tâche est éreintante durant 30 secondes avec la poussière, l´altitude et l´effort physique. Les mineurs font ça toute la journée, faute d´avoir d´autres possibilités d´emploi ...

L´expérience a été extrêmement éprouvante, particulièrement au niveau des passages dans les souterrains où il fallait ramper en ingurgitant la poussière, ou encore les passages où il fallait courir sous les aboiements du guide pour éviter de se prendre un wagon avec une tonne de minerai sur le corps ... On a senti que l´expérience n´était pas dépourvue de tout danger, et il est sûr que l´on ne pourrait pas ouvrir ce genre d´endroits aux touristes en Europe par exemple ...

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